: L'ocarina

 
   

Bien que n'entrant pas directement dans le cadre de ce site, il est intéressant ici de donner quelques autres informations sur les flûtes globulaires en céramique.

Les ocarinas
L'ocarina utilisé dans le monde occidental fut inventé et nommé ainsi par Guiseppe Luigi DONATI vers 1853.
L'ocarina est une flûte globulaire de forme ovoïde allongée avec une embouchure latérale.
Le terme viendrait de l'italien "petite oie" (oca=oie).

Donati
Donati fabriquant des ocarinas
 
  Cette flûte se comporte comme le sifflet globulaire. Le filet d'air est guidé vers le bord d'une ouverture faite directement sur la cavité globulaire entraînant la mise en vibration de l'air contenu dans la cavité. Le son de base de l'ocarina dépend donc uniquement du volume de cette cavité. La variation du son est effectuée grâce à des trous de jeu s'ouvrant dans le corps globulaire. Bien que la hauteur du son ne dépende pas de la position du trou mais de la surface totale alors ouverte, la position des trous des ocarinas est fixée principalement pas des considérations techniques aussi retrouve-t-on un système de jeu proche de la flûte tubulaire avec la possibilité de jouer une gamme diatonique ou chromatique en jouant sur les associations des trous ouverts. Afin d'augmenter la tessiture de l'instrument, plusieurs tailles d'ocarinas sont réalisées.
L'histoire de cet instrument est largement détaillées sur de nombreux sites web parmi lesquels on peut citer: http://www.ocarina.it/history.htm , site italien d'un fabriquant de Budrio, ville natale de l'inventeur.

L'ocarina de forme traditionnelle est encore fabriqué partout dans le monde. Son utilisation dans un dessin animé japonais lui a même conféré une célébrité inégalée.

Aujourd'hui, de nombreux céramistes fabriquent des flûtes globulaires de formes variées qu'ils baptisent le plus souvent ocarinas tant ce terme est passé dans le vocabulaire commun pour désigner par extension toutes les flûtes globulaires.

 
  Les flûtes globulaires précolombiennes.
Faut-il voir dans les milliers d'objets de céramique musicale précolombiens des sifflets ou des flûtes globulaires? Ces objets ont été trouvés dans toutes les civilisations américaines.

Sur certains sites, ils représentent plus du tiers des figurines de céramique découvertes. Le nombre de trous de jeu est extrêmement varié ainsi que leurs formes ou types d'embouchure.
Ces instruments sont rarement étudiés en tant qu'instrument de musique et un véritable chantier d'archéomusicologie reste à ouvrir. Leur utilisation reste mystérieuse même s'il semble bien qu'ils aient été associés à des activités cultuelles.
Les flûtes globulaires font encore partie des instruments de musique produits aujourd'hui en Amérique latine. Le terme ocarina est le plus souvent utilisé pour les désigner. Quelle était leurs appellations avant le 19ème siècle?

Flûte précolombienne
Flûte globulaire
4 trous de jeu
Col. particulière
 
  Donati
Xun chinois moderne
Les Xuns chinois.
Le Xun chinois est une flûte globulaire connue depuis le Néolithique en Chine et encore utilisée en Asie lors de rituels confucéens. L'idéogramme du xun représente le sentiment plein de tristesse de la séparation quand il faut dire adieu

La découverte récente d'une petite flûte globulaire simple sur le site néolithique de Tieshan près de la ville de Lushun a été interprétée comme celle de l'ancêtre du Xun. Selon les époques, le xun va voir varier le nombre de trou de jeu mais la forme demeure globalement inchangée. Le xun est de forme ovoïde avec une base aplatie et une embouchure située à l'apex.
Les xuns des sites antérieurs à la période Shang (pré 1766 av J.-C.) mesurent de 5 à 8 cm et possèdent trois trous de jeu. Lors de la dynastie Shang (1766-1122 av .-C.), ce nombre augmente à cinq (trois sur l'avant et deux à l'arrière). Ces flûtes sont souvent alors décorées de la tête d'un animal mythique. C'est aussi à cette époque que l'on trouve les premières sources écrites.
La production continue inchangée durant plusieurs siècles avant de connaître un déclin. Les instruments plus récents deviennent plus grands et le nombre de trous de jeu va augmenter à six, sept puis huit. Alors que l'embouchure du Xun traditionnelle est une embouchure simple, les modèles récents vont être dotés d'une embouchure à lumière.
Après une quasi disparition, la production de xuns traditionnels a maintenant reprise et le xun est utilisé en musique populaire ou pour la musique de films.

On peut relier au Xun le Hun coréen et le Huan du Vietnam. Les Tsuchibue japonais apparaissent vers 250 av J.C. Ils possèdent six trous de jeu (quatre et deux) mais à la différence du xun, l'ouverture est située sur le plus gros bout de l'instrument.