En Grèce antique, Mme Nixdorff cite des sifflets de céramique mais cette affirmation s'appuie sur le Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines de Daremberg et Saglio (1887) où les dessins de sifflets reproduits proviennent d'un ouvrage de 1781 et du Dictionnaire des antiquités chrétiennes de Martigny.
En Italie, les recherches faites ne sont guère plus fructueuses. Dans les inventaires de tombes, les chercheurs italiens n'ont trouvé qu'un seul sifflet. Les textes antiques sont silencieux sur le sujet car tous les jouets, breloques et amulettes sont regroupés sous le terme de "crepundia".

Mme Nixdorff soumet une hypothèse intéressante. Certaines des figurines offertes aux enfants pendant les fêtes des Saturnales seraient en réalité des figurines à sifflet.
Plusieurs figurines moulées retrouvés ont une fonction d'objet sonore comme en témoignent les petits cailloux trouvés à l'intérieur. Des sifflets auraient pu être insérés dans d'autres figurines. Il faut alors imaginer des sifflets de bois ou de roseau tenus par exemple par un bouchon de cire. Dans ce cas, il est normal que le sifflet ne se soit pas conservé.

Cette typologie est en accord avec la typologie ultérieure des sifflets italiens où le sifflet est inséré à l'arrière de figurines moulés. Les sujets de ces sifflets modernes ne se démarquent pas des figurines antiques. Les représentations des vierges assises sur leur trône et des saints des sifflets siciliens reproduisent presque à l'identique les figurines romaines des dieux et déesses.

La terminologie employée pour décrire les figurines offertes lors des Saturnales à Rome ("sigilla arte fictili" ou "sigillaria") ne nous renseigne que sur leur matière et non sur leur utilisation mais, les traditions des Saturnales ayant été reprises à partir du IVème siècle aux fêtes du Nouvel An et à l'Epiphanie, l'utilisation de sifflets d'argile par les enfants de Rome au Nouvel An de 1143 est un autre élément à ajouter à ce dossier.

Le sifflet décrit dans les inventaires de tombes en Italie a été trouvé en 1950 dans une tombe à Sepino (Campobasso). Il est en forme d'oiseau à base tronconique avec le sifflet dans la queue. Sur le sol italien, d'autres sifflets en forme d'oiseau sans base proviennent de découvertes fortuites mal référencées aussi ne peuvent-elles être prises en compte qu'avec prudence.

D'autres régions de l'Empire romain ont heureusement livrées plus de témoignages de cette production. Il s'agit là aussi de sifflets ornithomorphes dont la forme montrent cependant des caractères locaux.

L'un d'eux est entré dans les collections en 1897 et est attribué par S. Mollard Besques à la production de Smyrne (300 av J.-C 200 ap J.-C.) ainsi qu'un autre sifflet de forme proche.

Le sifflet en terre cuite est donc très peu représenté dans les collections de céramique antique malgré l'extrême abondance de celles-ci.